Le journaliste Taoufik Ben Brik fête ses 49 ans aujourd’hui en prison

Publié le par RSF

REPORTERS SANS FRONTIERES

COMMUNIQUE DE PRESSE
09.11.2009

TUNISIE
Le journaliste Taoufik Ben Brik fête ses 49 ans aujourd’hui en prison

« C’est le premier anniversaire que Taoufik ne passe pas avec nous. Cette situation nous attriste beaucoup, notamment les enfants », a déclaré, très émue, Azza Zarrad, la femme de Taoufik Ben Brik, à Reporters sans frontières. « Son avocat a pu lui rendre visite aujourd’hui à la prison de Mornaguia. Il est comme un lion en cage. Nous refusons ce procès de droit commun. S’il gêne, Taoufik doit avec un procès politique, pas le procès d’un vulgaire criminel. Mais je sais qu’il ne pourra jamais survivre à la prison », a-t-elle ajouté.
 
« Le cœur n'est pas à la fête pour la famille et les collègues du journaliste indépendant Taoufik Ben Brik qui va aujourd'hui fêter ses 49 ans, isolé dans une cellule d’une prison de la banlieue de Tunis. Rien n'y fait, les autorités tunisiennes s'obstinent à traiter Taoufik Ben Brik comme un criminel après avoir monté de toutes pièces une affaire d'agression, et sans prendre en compte son état de santé inquiétant », a déclaré Jean-François Julliard.
 
Ce 9 novembre 2009, Taoufik Ben Brik a 49 ans. Il s’était présenté le 29 octobre 2009 au commissariat, suite à une convocation pour la prétendue agression d’une femme dans la rue la semaine précédente. Le 30 octobre, le procureur de la République de Tunis a ordonné son placement sous mandat de dépôt, pour “atteinte aux bonnes mœurs“, “diffamation“, “agression“ et “détérioration des biens d’autrui“. Il risque jusqu’à cinq ans de prison ferme. Les autorités lui font ainsi payer ses articles pour les médias français (Nouvel Observateur et Mediapart). Son procès devrait commencer le 19 novembre. Taoufik Ben Brik est atteint du syndrome de Cushing, maladie chronique qui lui ôte toute immunité.

« L'obstination des autorités à punir ceux qui ont joué leur rôle de journalistes avant et pendant les élections controversées d'octobre dernier s'abat également sur notre collègue Slim Boukhdhir. Depuis près d'une semaine, son domicile est encerclé par des dizaines de policiers. Ce siège a pris un tournant inquiétant le 7 novembre, lorsque la police a interdit aux proches du journaliste, pendant plus de 36 heures, de venir lui rendre visite pour lui apporter les produits de première nécessité. Nous appelons à la levée totale de l'état de siège autour du domicile de Slim Boukhdhir qui a été violemment agressé juste après l’élection présidentielle », a ajouté l'organisation.
 
Le 7 novembre dans l’après-midi, les policiers, situés autour du domicile de Slim Boukhdhir à Tunis, ont interdit l’accès du domicile à toute personne qui venait rendre visite à la famille. La pression a été partiellement levée le 9 novembre au matin, avec l’autorisation à nouveau de visites pour le couple, qui a été privé de nourriture et de médicaments pendant plus de trente-six heures.

« Je suis en convalescence et ma fille de trois ans et demi est malade, mais les policiers ne laissaient pas mes amis venir me voir pour m'apporter de l'eau, de la nourriture et des médicaments. Hier, ils étaient une trentaine de policiers en civil et en tenue qui interdisaient l'entrée de ma maison. J’étais coupé du monde. Et pour la première fois, ils ont même installé des barrières en fer dans la rue. Mon épouse a peur de ce qui pourrait nous arriver, et ma fille est malade en raison du stress qui touche toute notre famille », a expliqué le journaliste à Reporters sans frontières, depuis son domicile.
 
Par ailleurs, Slim Boukhdhir reçoit, la nuit, des appels anonymes provenant de numéros tunisiens et la propriétaire de son logement vient de lui signifier qu'il devait quitter les lieux dans les meilleurs délais

Publié dans ESPACE INFO

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