LA POLICE DU DICTATEUR LE GENERAL BEN ALI ASSASSINE DES MANIFESTANTS
La police tunisienne a tiré à balles réelles sur la population de Rédaeif (ville du bassin minier au sud de la Tunisie) faisant un mort et six blessés dont un gravement.
La ville de Rédaïef, situé dans le bassin minier de Gafsa dans le sud tunisien, est à nouveau, depuis le jeudi 5 juin 2008, le théâtre d’affrontements opposant la population aux forces de l’ordre. Ces dernières, venues en nombre, ont poursuivi leur campagne de répression violente tirant à balles réelles, faisant un mort , un jeune de 18 ans du nom de Hafnaoui Ben Ridha Bel Hafnaoui et blessant six autre personnes. Parmi eux : Ismaïl Rahali, Bouali Khlaifi, Helmi Amaïdi et Khaled Rahali.
La ville vit depuis plusieurs jours un état de siège non déclaré : descentes et perquisitions musclées dans les quartiers et dans les domiciles semant la terreur dans les familles. Des commerces ont subi le même sort occasionnant vol de biens et destruction de matériel …Dans le même temps, des centaines de policiers en civil bloquent toute la ville et ses issues, empêchant toute activité.
Hier, dans la soirée, le jeune Hichem BEN JEDDOU EL ALEIMI, du village de Tebeddit (proche de Redaief), âgé de 26 ans, est mort électrocuté à l'intérieur d’un local abritant un générateur électrique qui dessert les ateliers de la compagnie des phosphates du bassin minier de Gafsa. Le local a été occupé par des jeunes diplômés au chômage qui, en signe de protestation, ont mis le générateur à l’arrêt. L’ordre de la remise en marche du générateur semble avoir été donné aux gendarmes par le sous-gouverneur provocant ainsi la mort du jeune Hichem ce, en dépit des avertissements de la population présente sur le lieu du drame. Le 2 juin 2008, à Metlaoui, Nabil CHAGRA, est mort après avoir été heurté par une voiture lors d'une manifestation de rue organisée par les jeunes diplômés chômeurs. Ces deux drames ont mis le feu aux poudres dans toute la région provoquant des affrontements violents avec les forces de police.
En donnant l’ordre de tirer sur des personnes sans défense, le régime de Ben Ali fait preuve, une fois encore, de son caractère policier et répressif. Ceci illustre son incapacité à gérer la moindre crise autrement que par la violence meurtrière, les arrestations arbitraires, les procès iniques, la torture …
Le CRLDHT dénonce de toutes ses forces ces crimes, commis en toute impunité et dans un silence assourdissant de la presse et des médias tunisiens.
Le CRLDHT présente toutes ses condoléances aux familles avec qui il partage leur chagrin et leur colère. Il réitère son entière solidarité avec les populations du Bassin minier dans leur lutte légitime pour la vie et la dignité, et exprime son indignation contre cette nouvelle escalade de violence. Il demande instamment l’arrêt de la violence policière et l’instauration d’une commission d’enquête pour que la lumière soi faite sur les événements afin que les responsables répondent de leurs actes devant la justice.
Le CRLDHT appelle tous les tunisiens, tous les amis de la Tunisie, à participer activement au rassemblement organisé par Comité de Soutien aux Habitants du
Bassin Minier de Gafsa, le samedi 7 juin 2008 à la Fontaine des innocents, à 14h
Paris, le 6 juin 2008